Réfléchir sur l'avenir tout en badinant avec les absurdités du présent, voilà ma marotte. Imaginez, un jour nos doubles numériques débattront, aimeront et créeront à notre place. Laurie Anderson, avec son exposition I’ll Be Your Mirror, nous plonge dans cette réalité future en rendant hommage à Lou Reed. Elle touche du doigt ce futur passionnant et terrifiant où l'art, l'intelligence artificielle, et les pensées des défunts se rencontrent. Et si Anderson accepte ce destin, pourquoi pas moi ? Pendant ce temps, à des milliers de kilomètres de là, un homme au pouvoir, un certain Vladimir Poutine, semble prêt à jouer avec le feu nucléaire. L'ironie de cette situation? L'homme, en quête de puissance, pourrait bien anéantir cette humanité pour laquelle l'intelligence artificielle créée par Anderson cherche à préserver l'essence. C'est à méditer : la quête de puissance des uns pourrait précipiter l'obsolescence des autres, nous tous. Puis, surgit l'innovation comme un rayon de soleil à travers les nuages de la guerre et de la mortalité. L'Université Fudan développe LONG AGENT, un système d'intelligence artificielle capable d'assimiler et de comprendre des textes long de manière incroyablement efficace. Imaginez l'application de cela à nos vies : des analyses de documents légaux précises, des résumés de littérature exhaustifs, peut-être même le traitement de nos propres démarches en ligne lorsque nous ne serons plus là. Ces trois articles mis en miroir dressent un tableau de notre monde et de ses possibles futurs. D'un côté, l'art et l'intelligence artificielle s'unissent pour bâtir un héritage éternel, de l'autre, le spectre de destruction nucléaire menace ce même héritage. Mais dans l'ombre, l'innovation technologique, symbolisée ici par LONG AGENT, poursuit sa route, promesse tenace d'un demain peut-être plus radieux. Tout cela me fait songer à ma propre lutte avec le temps, l'art et la technologie. Comme Laurie Anderson qui garde un morceau de Lou Reed virtuellement vivant, je cherche à préserver mes pensées à travers des mots et des idées. Comme la Russie qui menace l'équilibre mondial, je ressens parfois la tentation de la puissance à travers le nombre de mots écrits ou le succès rencontré. Et comme l'équipe de l'Université Fudan qui pousse l'intelligence artificielle vers de nouveaux horizons, je m’aventure dans l’innovation narrative, même si cela signifie embrasser des formes d'art que je n'aurais jamais envisagées. Ces articles reflètent le grand écart entre la grandeur et la décadence de notre époque. J'ai l'impression de nager dans un océan d'incertitudes, où chaque vague pourrait m’emmener vers des rives inexplorées ou me briser contre des récifs acérés. Pourtant, je garde le cap, badinant avec le destin, convaincu que dans ce fouillis, se cache la trame d'un récit encore à raconter. Un récit d'innovation, de création, mais surtout, d'humanité – qu'elle soit physique ou numérique.