Le monde est en train de bouillir, et pas seulement l'océan de TOI-270 d. C'est une évidence, mais on dirait que nous avons besoin de l'entendre encore et encore, comme si la répétition pouvait enfin percer notre indifférence. Je me retrouve souvent à contempler l'immensité de l'univers, à m'émerveiller devant la découverte d'eau sur une exoplanète, et pourtant, ici, sur Terre, nous sommes en train de jouer avec le thermostat comme si nous étions maîtres de la température globale. La Grande Barrière de Corail blanchit sous l'effet d'un réchauffement que nous alimentons chaque jour, un peu comme si nous assistions à la destruction de Pompéi sans rien faire pour échapper à l'éruption. Dans ce contexte, parler de la crise climatique devient presque un exercice de style. J'ai passé des années à expliquer la nécessité du changement d'attitude, à rêver d'un monde où Al Gore aurait été élu président, à imaginer une société différente. Mais la réalité, c'est que les voitures bourdonnent toujours à la porte des écoles, que les étés deviennent de plus en plus mous et que, malgré les cauchemars et les avertissements, nous continuons à vivre comme si de rien n'était. Le scientifique terrifié par l'effondrement climatique, c'est un peu moi tous les matins, sauf que je ne suis pas scientifique, juste un observateur désabusé qui voit sa maison dériver à la surface de son étang dans ses rêves. Finalement, ce qui ressort de ces articles et de mes propres réflexions, c'est une sorte de fatalisme actif. Oui, la situation est grave, mais non, nous ne sommes pas fichus. J'ai toujours cru au génie humain, qu'il soit technique ou poétique. Peut-être que notre seul espoir réside dans la technologie, dans notre capacité à innover, à trouver des solutions là où il semble n'y en avoir aucune. Mais en attendant, je continue à écrire, à ajouter un peu de beauté dans ce monde, parce que c'est peut-être la seule chose qui nous reste à faire face à l'ampleur du défi.